DU RÉGAL POUR LES VAUTOURS – Par Hervé Nisic – revue Images documentaires n° 88/89

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© A.B

 

L’aventure du regard, l’exploration du silence, la vivisection de la parole, voilà le programme du film qu’Alexandre Barry consacre à Claude Régy.

Un cérémonial sans rite ménage respect du silence et complicité de la nuit.

La parole de Claude Régy peut surgir précisément dans cette articulation, comme aspirée par le dispositif du film.

Cette justesse vient de loin.

Déployer un mystère sans le déflorer. Avec précaution, comme une main s’approche d’une plaie vive, le film installe ses paliers d’obscurité et de silence, comme autant de stations nécessaires à l’accoutumance du spectateur. Une préparation à la mesure de l’écoute et l’attention que demandent les spectacles de Claude Régy, aux limites de la perception.

Acceptation du terme, accueil de la fin, la mort est partout présente dans ce travail, tenue à distance par la lucidité de celui qui attend. L’intensité du film électrise les silences et rend la parole incandescente. Au prix d’un long travail d’élaboration, d’enregistrements successifs, la parole de Claude Régy trouve sa densité finale, déterminée et déliée, comme libérée de son corps.

Cette préparation au grand départ, le réalisateur l’accompagne en suivant le metteur en scène âgée de 94 ans en Norvège, en Corée et dans un des lieux secrets où les étoiles se connectent à l’abîme, le Performing Arts Center de Shizuoka. Une petite salle enfouie plusieurs étages sous terre, au silence parfait, dans un petit bâtiment en plaine nature, en vue du Mont Fuji. En équilibre entre ces deux extrêmes, les indications intermédiées par une traductrice que donne Claude Régy à ses acteurs déploient leur décisive fragilité.

Filmage dépouillé, essentiel. La caméra d’Alexandre Barry est présente, légitime, pudique mais sans détour. Il faut toute une vie, plus de soixante années de quête de l’insaisissable non-dit entre les mots, pour accéder à cette vision apaisée du désastre : « C’est tout à fait délicieux de penser qu’on peut-être un régal pour les vautours. »

Alexandre Barry propose un partage privilégié de son accès au travail de Claude Régy dont il est  depuis vingt ans un collaborateur constant.

Il en tire une épure à l’obscurité sereine, respectueuse et complice.

Un film de musique et d’ombre où le secret est révélé à celui qui sait ne rien demander.

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TRAKL SÉBASTOPOL

Chères Amies, Chers Amis,
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Les Ateliers contemporains – Claude Régy et Local Films ont le plaisir de vous inviter à la projection en avant-première du dernier film de Alexandre Barry, TRAKL SÉBASTOPOL, avec Yann Boudaud & Claude Régy.
Le lundi 26 novembre 2018 à 20h au cinéma Le Grand Action – 5 rue des Écoles Paris 5ème ( métro Cardinal Lemoine ou Jussieu)
Entrée libre – réservation obligatoire : avp.local@gmail.com

 

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Un modeste bureau surplombant le boulevard de Sébastopol. Le comédien Yann Boucaud est assis face à son metteur en scène, Claude Régy. Dernière séance de travail sur le texte du spectacle « Rêve et Folie », poème de Georg Trakl ( 1887-1914).
Le silence se fait nuit, les passants, les voitures défilent à l’arrière-plan. Des images mentales surgissent, des surimpressions crépusculaires s’immiscent comme les réminiscences d’un rêve oublié. Point de rencontre de forces conjuguées, Trakl Sébastopol explose comme un précipité d’âme humaine.
54’ N&B et couleur.
La projection sera suivie d’un verre en présence de l’équipe du film.

KEEP GOING, KEEP DREAMING…

Rêver un film  impossible, filmer un  être humain aussi insaisissable que le réel.

Un musicien voyageur.

Pas documentaire. Pas fiction.

Un être dont chaque mouvement, chaque mot, chaque note, chaque composition nous parle de nous, au présent, où que nous soyons. Il parle avec son saxophone, sa guitare, ses claviers.

Son nom : Alex Shang Hungtai, aka Dirty Bitches, aka Last Lizard

 

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Un être humain, en 2016, fait musique de sa vie.  Il a vécu en Europe, aux Etats-unis, actuellement il vit à Hong Kong.

Apatride , universel, il se retrouve dans un hôtel glauque en banlieue de Paris sous des néons blafards. Il va donner un concert au théâtre à côte, pour qui ? pour quoi ?

Son génie – son être particulier, ( un genre qui peut nous  faire croire que l’humanité n’est pas définiitivement en phase de dégénérescence optimale) sera capté, rêvé et transcendés en un poème d’images et de sons

Le temps d’une nuit solitaire.

Il va nous aider à être moins seul,

alors que tout pousse à le croire,

dans la nuit de l’an 2017 et son obscurantisme, sa régression, son aveuglement.

Un point lumineux et fragile, bouleversant comme une lumière fugace aperçue dans un rêve de Hong Kong invente une musique que l’on croit reconnaître, une musique qui remonte à la surface de notre esprit et de notre coeur, la musique de nos rêves défaits.

 

Love and peace.

A.B

Tremblement de Tout

 

Ce soir, première humble, silencieuse et d’anthologie de  » Rêve et Folie  » de Georg Trakl mis en scène par Claude Régy à Nanterre- Amandiers dans le cadre du Festival d’Automne. Avec Yann Boudaud une recherche acharnée atteint le point ultime du non retour. Une fulgurance de cinquante minutes qui éblouit. Régy à franchit les derniers seuils et nous propulse avec lui avec dans l’obscurité la plus scintillante. La race maudite est engloutie dans une nuit qui tombe au ralenti, le noir s’infiltrant en pigments sombres dans le rouge sang qui illumine une voûte céleste et un sol mobile comme une flaque de sang sur une paroi  inclinée. La dernière phrase nous parvient du noir total. Vertiges.

Rêve et Folie • Nanterre-Amandiers
Rêve et Folie. Informations et réservations pour le spectacle Rêve et Folie.
NANTERRE-AMANDIERS.COM

REVE ET FOLIE de Georg Trakl, mise en scene de Claude Regy au theatre de Nanterre Amandiers du 15 septembre au 21 octobre 2016. Avec: Yann Boudaud. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

 

REVE ET FOLIE de Georg Trakl, mise en scene de Claude Regy au theatre de Nanterre Amandiers du 15 septembre au 21 octobre 2016. Avec: Yann Boudaud. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

 

 

 

REVE ET FOLIE de Georg Trakl, mise en scene de Claude Regy au theatre de Nanterre Amandiers du 15 septembre au 21 octobre 2016. Avec: Yann Boudaud. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

REVE ET FOLIE de Georg Trakl, mise en scene de Claude Regy au theatre de Nanterre Amandiers du 15 septembre au 21 octobre 2016.
Avec: Yann Boudaud.
(photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Du régal pour les vautours

 

affiche film

affiche film

 DU RÉGAL POUR LES VAUTOURS – Un film de Alexandre Barry

Résumé

Le film nous entraîne dans une dérive au cœur du travail, de la vie, de Claude Régy.

Les yeux ouverts dans la nuit, des visions surgissent. Lieux, visages, souvenirs et réminiscences remontent à la surface comme des fragments de miroirs superposés.

À Paris, au Japon, en Corée, en Norvège, Claude Régy partage les lueurs entrevues lors de son long voyage. Une aventure en zones inexplorées commencée il y a plus de soixante ans.

 

Durée : 67’ 16/9 Stéréo – Versions : Francaise / Sous-titres anglais.

Avec : Mikoto, Tsuyoshi Kigima, Asuka Fuse, Akiko Uchino, Yoji Izumi, Miki Takii – membres de la troupe du Shizuoka Performing Arts Center, Yann Boudaud, Nishan Moumdjian, Olivier Bonnefoy

Réalisation, image : Alexandre Barry

Montage, son, images additionnelles, collaboration artistique : Adrien Faucheux

Montage son : Nicolas Guadagno

Mixage : Émilie Canini

Etalonnage : Graziella Zanoni

Un film produit par Michel David – © Zeugma Films – 2016

 

 

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Présentation

 

T’INVENTER TEL QUE TU ES

 

 Comment mettre en scène une pensée en mouvement, la tienne, son évolution dans le temps, son unicité et sa complexité ? Comment ne pas la dissocier de ton corps, de la présence physique de ton être ?

 J’ai cherché comment m’approcher de ce lieu si mystérieux, si secret, qui est la source commune de la parole et du geste, aussi minimalistes soient-ils. Les films précédents que nous avons faits ensemble m’ont permis d’avancer vers ce que nous avons atteint avec ce film là, permis de progresser vers le cœur de ton cœur et du mien, permis de m’affranchir du commun de l’objectivité. J’ai l’impression par le passé d’avoir réalisé des films sur un metteur en scène qui pense son art et je suis heureux qu’ils existent et qu’ils circulent.

Mais cet ultime chapitre, c’est ton portrait au présent. Tu penses avec sérénité aux vautours qui dévoreront ton cadavre, tu y rattaches la spiritualité panthéiste du shintoïsme. Les mots se raréfient parfois mais coulent comme un sang noir quand tu parles de ta prochaine création – Rêve et folie de Georg Trakl.

J’ai l’impression de t’avoir filmé comme si j’étais moi-même aux rebords de l’abîme.

 Si tu es inadapté au monde c’est parce que tu es absolument indissociable de ce que tu fais, malaxé sans relâche par le travail qui s’opère en toi autant que sur le plateau. Tu sais que ne tu ne peux trouver une forme d’existence viable que dans ce mouvement, ce vertige qui t’emporte. Tu en acceptes les sacrifices nécessaires. Tu paies le prix de cet engagement, de cette exigence absolue.

Tu ne peux faire autrement. Il en va du respect que tu accordes aux auteurs, à tes partenaires de travail, au public et à toi-même.

 J’avais d’abord imaginé un film qui mêlerait différents matériaux tournés au cours des dix dernières années. Des extraits de tes spectacles, des entretiens au long cours que nous avons maintes fois prolongés, des images réalisées lors des longues tournées, des séances de répétitions…

Je pensais, et tu étais d’accord, que je mènerai à bien ce film plus tard, un jour…comme on dit. La vie en a décidé autrement, le film est devenu pour moi une nécessité violente et tu t’es offert sans surveillance à ce travail. À partir de là, dans un désir sans doute plus radical, et pour me délester du poids de ces matériaux anciens, j’ai voulu tout effacer et j’ai commencé à te filmer au présent, t’accompagnant à peu près partout, chez toi et à travers le monde, au Japon, en Scandinavie où nous nous rendions pour travailler. Des lieux évocateurs de ton travail, des auteurs et des cultures qui ont nourri ton imaginaire.

 Seul l’instant présent m’intéressait.

 J’ai vite senti que chez toi ce présent incluait le passé et le futur sans distinction, que ces temps imbriqués inventaient une sorte de permanence sans repère. C’est dans cette zone infinie de calme que tu rêves ta vie. Le film est donc tissé d’images tournées uniquement ces deux dernières années. Les images de certains de tes acteurs, ceux que tu aimes et avec lesquels tu as tant partagé agissent comme des fantômes venant te saluer, sans parole, loin de toute réalité tangible. Les lieux où tu évolues agissent comme des visions réminiscentes des paysages que tu as traversé et qui t’ont inspiré.

 Je sentais par instinct que seule ta voix off – son intensité quand elle est reliée à un centre de gravité sensible – pourrait irriguer le film. Nous avons pourtant réalisé de longues heures d’entretiens dans la pénombre des après-midi d’hiver, et c’est à partir de ce matériau fleuve que le filmage s’est amorcé, que l’écriture du film s’est inventée. Je t’ai proposé ensuite de retravailler, de réécrire ces entretiens, d’en réduire les scories de l’oralité. Tu les a condensés, précisés et élagués jusqu’à l’os. Puis, tu les as lus, j’ai enregistré, en te dirigeant comme un acteur qui dit ses propres mots.

 Il fallait s’éloigner du ton de la lecture pour retrouver celui d’une parole qui s’invente, sa fragilité, son incertitude, son intériorité et son émotion. Pour que là aussi « les mots puissent libérer une matière silencieuse bien plus vaste que les mots ». Je crois que c’est là, dans les strates de cette matière impalpable que quelque chose du cinéma peut se mettre à trembler.

Au final, je n’ai utilisé à peine qu’un vingtième de ces enregistrements. Ensuite, l’écriture s’est révélée au montage. Comme souvent, grande difficulté à trouver un équilibre entre profusion et restriction, celles de tes mots et de tes silences, de ton impudeur et de ton secret, de ta conscience et de ton inconscience ; du rythme et du flottement, du formulé et de l’implicite. Pour paraphraser Bresson, j’aurais aimé t’inventer tel que tu es.

 Je suis un autodidacte. La seule formation que j’ai reçue dans ma vie est celle que tu m’as offerte. D’abord comme spectateur, puis comme assistant, et comme collaborateur. Il se trouve que tu es un metteur en scène qui utilise un vocabulaire de cinéma: ralentis, gros plans, travelling, fondus au noir, séquences…Une différence essentielle existe malgré tout entre ton travail et la majorité du cinéma d’aujourd’hui, ton travail se situe aux antipodes du réalisme que tu as toujours ressenti comme réducteur et fallacieux.

 Après vingt années d’échanges et d’études je me sens encore en formation et souhaite qu’elle se prolonge le plus longtemps possible. Il serait si facile de croire à ce que l’on sait. C’est dans cette acceptation et non dans un rejet faussement émancipateur que j’ai senti une ouverture pour trouver mon chemin. Toujours apprendre, toujours me sentir à la lisière de l’illégitimité, c’est mon moteur pour avancer. Ton influence sur mon travail est majeure, davantage que celles des cinéastes que j’admire. Parce qu’il n’a jamais été question d’Art, mot que tu estimes galvaudé. Il n’a toujours été question que de s’ouvrir à la lumière.

 Comment vingt années pourrait-elles suffire pour appréhender le mystère d’un être qui apparaît et évolue dans un espace, pour trouver la justesse d’une lumière ou d’un cadre, pour faire vibrer un texte et l’infini de ces prolongements, pour ne pas reproduire, ne pas imiter et oublier tout savoir faire ?

 Une chose, pourtant, me semble comprise: ne rien entreprendre si sa propre vie n’est pas en jeu.

 Dans ce film, les yeux ouverts dans la nuit, tu nous emmènes dans un voyage mental, une dérive intérieure où tout se rejoint et se confond, au ralenti. Surtout, surtout ne rien clarifier.

 Créer, comme tu le fais depuis soixante ans, c’est peut-être ça : s’aventurer – comme un enfant doué d’un savoir indéchiffrable – vers des territoires inexplorés.

 

Avant de poursuivre son chemin solitaire dans la profonde obscurité.

 

 

 

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Biographie

Alexandre Barry est né le 14 août 1969.

Après des études d’art dramatique, il s’installe à Paris en 1990 et étudie auprès de Claude Régy dont il devient l’assistant.

La découverte fondamentale que fût pour lui l’œuvre d’Ingmar Bergman l’amène à réaliser, en 1996, son premier film, À la recherche d’Erland Josephson, portrait de l’acteur et écrivain suédois Erland Josephson.

Cette rencontre donne naissance à trois autres films consacrés à l’artiste suédois : Erland Josephson, Proche en 2001, Liv Ullmann & Erland Josephson, Parce que c’était eux en 2004 et Erland Josephson, Lointain secret en 2007. Ces quatre films rassemblés sous le titre Erland, Le seul visage dessinent un portrait d’artiste hors-normes, constitué de quatre films d’une heure, réalisés sur une période de douze ans.

De 2003 à 2016 il réalise une trilogie consacrée au travail et à la personnalité du metteur en scène Claude Régy. Claude Régy, Par les Abîmes en 2003, Claude Régy, la brûlure du monde en 2005 et Du régal pour les vautours en 2016.

D’autres films, d’autres visages jalonnent son parcours, parmi lesquels: Bulle Ogier, Présence non identifiable en 2006, Jan Fabre, chevalier du désespoir en 2007.

En 2011, il réalise son premier long métrage, tourné aux États-Unis, Good Luck On The Road – Solo Pour Robert Frank

En 2012, il réalise Brume de dieu, adaptation filmique du spectacle de Claude Régy Brume de dieu, d’après Les oiseaux de Tarjei Vesaas.

En 2014, Tout seul avec mon cheval dans la neige, long-métrage documentaire en hommage à l’artiste Axel Bogousslavsky

En 2016, il réalise Du régal pour les vautours, film consacré à Claude Régy dont il est – en parallèle de ces activités de cinéaste – collaborateur artistique permanent depuis 1995. Créations théâtre et opéra, recherche et enseignement.

 

 

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Filmographie complète

 

 Du régal pour les vautours  2016 / Documentaire expérimental  66’ © Zeugma Films

 

Ne vous inquiétez pas il va faire nuit  2016 /  8’ © SIMER / JKL

 

Tout seul avec mon cheval dans la neige, Axel Bogousslavsky

2013 / Documentaire 70’ ©Les films du Tamarin / Cine+

 

Brume de dieu  2012 / Fiction 95’ ©LGM Télévision – Les Ateliers contemporains

 

Good luck on the road – solo pour Rober Frank    2011 / Fiction 72’  ©Local Films

 

 Mes rêves défaits   2009 / Fiction 120’  ©SIMER / Les Ateliers Contemporains

 

Homme sans but   2008 / Teaser 8’  ©Les Ateliers contemporains / SIMER

 

Erland Josephson, Lointain Secret    2007 / Documentaire 59’  ©VAB / DFM

 

Jan Fabre, Chevalier du désespoir    2005 / Documentaire 26’   Arte

 

Liv Ullmann & Erland Josephson, parce que c’était eux   

2004 / Documentaire 59′ © Point du jour

 

Bulle Ogier, Présence non identifiable  2004 /Documentaire 22’ Arte

 

Claude Régy, la brûlure du monde    2005 / Documentaire  58′ © Local films

Erland Josephson, Proche    2002 / Documentaire 58’ ©Parma Pistola

 

À la Recherche d’Erland Josephson  1996 / Documentaire 52’ ©IO Productions

 

 

 

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Photos & texte © Alexandre Barry – SIMER

 

 

 

NE T’EN FAIS PAS DANIEL ROZOUM

Image

Y’a des douleurs qui ne s’expliquent pas.

Daniel n’a rien appris. N’a rien pris

à personne.

Donné son être à qui en voulait,

VOULAIT vraiment.

Son âme dans le vent de la nuit et du jour

est & sera.

No désèspoir.

Ironie ? « Tu crois ? S’pèce d’ordure ! Fils de pute d’enculé de droite! »

Souffle pur. Vue certaine. Acuité sûre.

Trop, jamais trop. Tremblements d’être

Vivant.

Vulnérable jusqu’à la perte. L’oubli de la soie.

Épuisé d’avoir soutenu l’insoutenable,

un enfant passe dans la rue retour d’école,

fauteuil de plastique blanc jauni dans pièce sombre déserte. Store baissé

après-midi de juillet

à genoux

yeux ouverts,  bras tendus

vers le plafond du studio,

me fait signe. M’élève.

Presque rien,

m’indique la voie

du Samouraï

dans le ciel

les étoiles scintillent

pour toi

cette croix de diamants, ouais.

LUV Brother.

Memory & Imagination

« There is one thing the photograph must contains, the humanity of the moment. this kind of photography is realism. But realism is not enough – THERE HAS TO BE VISION, and the two together can make a good photograph. It is difficult to describe this thin line where matter ends and mind begins. »

Robert Frank

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Yes Robert,   walking a certain walk

À L’AMI QUI M’A SAUVÉ LA VIE

ERLAND JOSEPHSON 1923 – 2012


From E.J, Proche  - 2001

Silence was pleased…And I was too.

 «  Hé, le plus beau, c’était quand on ne savait pas où on irait ; à quelle station on descendrait ; à quoi ça ressemblerait, là-bas. Ce qui nous attendrait. C’était un temps superbe. C’était le plus beau des temps. »

Peter Handke – Underground Blues

E.J, Lointain secret  - 2007

 « Où il n’y a pas tout, mais où chaque mot, chaque regard, chaque geste a des dessous ».

Robert Bresson

Chez Erland. Stockholm 1997

« La durée de vie de l’homme ? Un point. Sa substance ? Un flux. Ses sensations ? De la nuit. Tout son corps ? Un agrégat putrescent. Son âme ? Un tourbillon. Sa destinée ? Une énigme insoluble. La gloire ? Une indétermination. En un mot, tout le corps n’est qu’un fleuve ; toute l’âme, un songe et une fumée ; la vie, un combat, une halte dans un pays étranger ; la renommée posthume, c’est l’oubli. »

Marc-Aurèle

E.J Lointain Secret 2006

« Ne pas tourner pour illustrer une thèse, ou pour montrer des hommes et des femmes arrêtés à leur aspect extérieur, mais pour découvrir la matière dont ils sont faits. Atteindre ce « cœur du cœur » qui ne se laisse prendre ni par la poésie ni par la philosophie, ni par la dramaturgie. »

R.B

 « L’ironie nous invite à contempler toutes les choses comme un mirage universel, non pour faire de nous des courtisans de l’apparence, mais pour nous communiquer un frémissement divin interdisant à l’âme de placer toute sa vie sur le plan de la réalité finie. »

E.J